Undinia

    « L'eau chaude n'oublie pas qu'elle a été froide. »

MA MENTALITÉ

Par où commencer... ?
Je dirais que je suis quelqu'un d'aussi calme et réservé qu'un lac caché au sommet d'un volcan. J'essaie de me montrer sereine en toute situation, mais ma sensibilité peut rapidement gagner le dessus et je peux me transformer en torrent.
Je suis de nature très douce et facile à vivre, peut-être un peu trop docile. Je sais malgré tout me battre avec fougue pour ce que j'aime.
Il m'arrive d'être impulsive, d'agir sans réfléchir. J'ai beau être compréhensive, je suis très rancunière et bornée sur ma façon de penser. Il m'arrive néanmoins de me laisser influencer, surtout lorsque mes émotions sont en jeu.

MON HISTOIRE

Je suis née sur Hoenn, dans une famille d'evolis tout ce qu'il y a de plus normale. J'ai eu une enfance heureuse dans un petit groupe soudé qui vivait caché dans une forêt de l'île, jusqu'à ce que nous soyons trouvés par la team Aqua. Je n'avais qu'une dizaine d'années, je crois. Nous avons presque tous été attrapés dans des filets, nous ne savions pas ce qui nous arrivait.
Nous avons ensuite atterris dans des cages, dans une sorte d'entrepôt où se trouvait déjà d'autres pokémons de toutes sortes. Confinés et apeurés, nous étions malgré tout nourris convenablement. Il fallait juste se tenir à carreau si on ne voulait pas en subir les conséquences... Je ne sais toujours pas aujourd'hui ce qui était pire entre voir ces conséquences ou se les faire infliger.
Ce séjour a duré longtemps. Certains pokémons disparaissaient un jour, sans revenir. Je n'avais aucune idée de ce qu'ils devenaient. Nous faisions tout pour nous soutenir les uns les autres, ça aurait pu être pire... Je tâchais de rester sage, je n'ai connu que rarement la punition. L'enfermement m'a le plus affectée, je ne supporte plus les endroits clos à présent. Mes parents sont restés près de moi tout ce temps.

Tout s'est terminé au bout d'une longue année, quand d'autres humains sont arrivés et ont démantelé le groupe qui nous tenait en otage. Nous avons tous été libérés, relâchés dans la nature, après qu'ils se soient assurés que nous étions tous en bonne santé. J'ai senti alors un sentiment puissant et inexplicable de reconnaissance envers ces humains. Encouragée par mes parents, j'ai décidé de partir avec l'un des humains.
C'était un père de famille qui vivait seul avec sa fille, une adolescente du nom de Rose. Elle portait autour de son cou une étrange pierre bleue et lorsqu'elle m'a pris dans ses bras la première fois, heureuse de faire ma connaissance, je me suis alors transformée. J'étais devenue une aquali !
Cela a beaucoup changé ma vie, j'avais pris un grand tournant, et j'ai développé une grande affinité avec l'eau. Je me suis aussi prise d'affection pour la jeune Rose, nous étions tout le temps ensemble. Nous avons grandi ensemble, nous avions l'impression de toujours nous comprendre même si nous ne parlions pas la même langue.
Je l'ai vu aussi grandir sous d'autres perspectives que je ne saisissais pas en tant que pokémon. Son rapport à son corps était bien différent du mien. La nuit, je pouvais voir un versant de son intimité qu'elle ne dévoilait à personne d'autre. Sans doute pensait-elle que je ne la voyais pas ou que je ne pouvais pas comprendre, ce qui n'était pas loin d'être le cas.
Rose a atteint l'âge adulte plus rapidement que moi, je la voyais de moins en moins, elle sortait de plus en plus sans moi. Et lors qu'elle venait avec un homme, je n'étais plus vraiment acceptée dans sa chambre.
Un jour, elle a quitté la maison. J'avais l'impression qu'elle m'oubliait, elle venait de moins en moins souvent voir son père, jusqu'à ce que celui-ci tombe malade. Elle est restée à son chevet jusqu'au bout, tout comme j'y étais. Lorsqu'il a rendu son dernier souffle, nous étions dévastées autant l'une que l'autre. J'ai pensé que le chagrin nous rapprochait, mais cela n'a duré qu'un temps. Je lui rappelais trop de souffrance, alors elle m'a abandonnée dans la nature.

Je n'avais alors que 16 ans et je voulais juste partir, tout quitter pour reprendre à zéro, et m'éloigner des humains. J'ai alors entrepris de faire un voyage à la nage jusqu'à une île dont m'avaient parlé mes parents et qui n'était peuplée que d'humains : Nathyria.
J'ai pu l'atteindre assez rapidement, sans vraiment d'encombre, faisant quelques pauses sur de petites îles par ci par là. Je pouvais alors enfin vivre une existence paisible, m'unissant à nouveau à la nature sauvage et tranquille. J'étais devenue une solitaire. Néanmoins, au bout d'à peine un an, un nouveau changement s'est opéré sur moi, sans que je ne puisse encore y faire quoi que ce soit...
Le chant envoûtant du légendaire pokémon Humioka, dont je doutais encore de l'existence jusqu'alors. Je n'ai rien pu faire contre son influence, et j'étais alors devenue comme dans la peau de Rose. J'étais une humaine. Il ne restait de ma forme originelle que mes oreilles et ma collerette sur la tête ainsi que ma queue au-dessus de mes nouvelles jambes.
Au début, mon état me révulsait. Je pensais à une malédiction, jusqu'à ce que je vois que d'autres pokémons étaient dans mon cas, même si je restais cachée. Au bout de quelques jours, j'ai cru accepter ma condition, même si je pleurais quand j'y pensais.
J'ai néanmoins fini par réussir à retrouver ma première forme, et même par contrôler ce pouvoir. Je restais pokémon la plupart du temps, même s'il m'arrivait parfois de me retransformer, éprouvant un certain plaisir à nager sous ce corps nouveau.

C'est également à partir de ce moment là que les humains ont commencé à venir et carrément s'installer sur l'île. Je voulais d'abord les ignorer, mais il prenait de plus en plus le pas sur la vie sur l'île.
Par curiosité, j'ai voulu alors en savoir plus. J'ai pris plusieurs fois ma forme humaine, dissimulant le reste avec des vêtements amples, pour voir comment ils vivaient, ce qu'ils faisaient ici. J'ai vite compris que je n'avais rien à cacher, les pokémons transformés se promenant librement autour des humains.
Tout avait changé, aussi bien pour moi que pour les autres. Je restais néanmoins généralement seule, ne voulant rester proche que de la nature, et non plus des humains. Je ne voulais plus revivre la douleur de la séparation, même si cette solitude me pèse de plus en plus tandis que j'erre sur les littoraux de l'île.