ARISA HELSING

   « Humpf. »

MA MENTALITÉ

Faut-il réellement décrire la mentalité d'Arisa ? Ça ne se voit pas assez dans son regard, la froideur qui émane si intensément d'elle à tel point qu'elle en deviendrait presque palpable ? Bon c'est pas tout à fait vrai en fait, disons qu'elle est plutôt... Réservée. Réservée à un très haut niveau cela dit mais le mot est le mieux adapté pour la simple raison qu'elle restera distante et désintéressée envers les personnes qu'elle ne connaît pas même si ça ne dure généralement pas très longtemps. A défaut d'être distante, elle possède aussi la capacité parfois gênante de s'attacher rapidement aux gens à condition que ces derniers aient réussis à entamer une discussion avec elle, ce qui est déjà un exploit en soi. Mais même si elle s'attache à vous son visage ne changera que très peu étant donné que même un simple sourire lui demande un effort difficilement réalisable, voire même impossible alors si vous avez l'occasion d'en voir un sur son visage... Félicitation, vous êtes spécial. Ou l'un de ses pokémons. Ou maman.

MON HISTOIRE

«Où tu vas, Arisa ?»

Au risque de vous surprendre, vous serez maintenant informé que comme n'importe qui Arisa à... Une mère. Oui ça peut paraître étonnant mais les statistiques affirment que 100% des gens ont des parents, même aux moments de ces faits déroulés lorsque la femme n'avait que seize ans. C'est donc la mère d'Arisa qui prenait la parole ce soir la alors que la porte d'entrée de l'habitation des Helsing s'ouvrait tard dans la nuit dans une heure qu'on pourrait même qualifier de tôt. Devant la porte se trouvait évidement Arisa dont les doigts étaient enveloppés autour de la poignée qui lui avait permis d'ouvrir la porte comme chaque soir avant d'être interrompu par une voix soudaine qui lui avait volé un sursaut qu'elle n'assumerait jamais... La situation n'était pas de son côté mais que pouvait-elle dire ? Elle tenait la poignée de la porte d'entrée ouverte alors n'importe qui comprendrais qu'elle sortait, la question à éviter restait celle de sa destination.

«Je sortais juste prendre l'air.»

S'esquiver sans non plus se taire ou mentir, voila un art dans lequel Arisa a toujours excellé mais sa mère était un adversaire plutôt coriace à ce jeu en général et ce n'était pas surprenant au final, personne d'autre qu'elle ne connaissait aussi bien Arisa, elle pouvait déceler chacun de ses états d'esprit en un regard jusqu'à il y a deux ans.  Si il y a bien une chose qui peut changer indéniablement une personne c'est bien la mort, surtout lorsque celle ci frappe un membre de la famille lorsqu'on est jeune alors comment était censée réagir Arisa lorsque la mprt avait emporté son père peu après ses quatorze ans ? Elle n'a en effet pas été une personne distante et réservée toute sa vie, c'était même tout l'inverse jusqu'à ce que son père ne soit emporté par la maladie sans qu'elle n'ait eu le temps de s'y préparer psychologiquement même si l'éternité n'aurait pas suffit et qu'elle l'aurait aussi mal vécu peu importe son âge. De retour dans le monde réel après avoir quitté ses sombres pensées, l'adolescente baissait légèrement les yeux comme accablée par les souvenirs qui avaient submergés et le silence de quelques secondes accompagnant ses souvenirs, comme si sa mère savait exactement à quel moment reprendre pour la laisser organiser ses pensées. Mais ce n'était qu'une coïncidence, n'est-ce pas ?

«Tu dois me prévenir quand tu sors, surtout la nuit.»

Des paroles prononcées sur un ton plus inquiet que blâmant au point d'instaurer une certaine forme de malaise au plus profond d'Arisa. Comment lui dire qu'elle faisait ces sorties nocturnes presque chaque soir depuis deux ans avec son niveau de sommeil comme seul régulateur ? Des sorties dans le seul but de se rendre jusqu'au cimetière qui représentait à lui seul l'unique endroit où elle se sentait apaisée ? Apaisée dans une cimetière alors que pendant quatorze ans ils ne lui avaient inspiré que du malaise et une certaine forme de peur et maintenant ils étaient nécessaire à son sentiment de libération... Elle avait changée si vite que sa seul peur était de ne pas se reconnaître elle même mais ce cimetière était le seul lieu où elle se sentait vivante, plutôt paradoxal comme situation mais en sentant son père proche d'elle c'était comme si il ne manquait plus rien à sa vie. Mais elle avait pourtant conscience que la personne qu'elle était devenue pouvait faire du mal à sa mère alors qu'elle était maintenant la seule personne humaine à qui elle pouvait adresser un sourire.

«Je voulais pas te réveiller pour une petite sortie. J'en aurais pas pour longtemps.»

L'adolescente passait donc la porte après avoir adressé l'un de ses rares sourires à sa mère comme pour la rassurer avant de fermer la porte pour commencer à marcher en se laissant bercer par l'ambiance nocturne et la température paisible qu'elle apportait alors que seul les bruits de la nature étaient audible. Vraiment le meilleur moment d'une journée et oui, encore un paradoxe. Une bonne dizaine de minutes de marche suffisait à la guider jusqu'au lieu désiré dont l'entrée était représentée par un grand portail ouvert en permanence et par le calme absolu dans lequel il était plongé. Puis encore quelques pas pour l'amener en face de la stèle sur laquelle le nom de son père était gravé, extirpant un léger sourire paisible au coin des lèvres d'Arisa qui oubliait tout de suite sa déprime pour se plonger dans des bons souvenirs cette fois. Comme par exemple les moments où son père lui apprenait les combats de Pokémons pendant que la fille clamait haut et fort qu'elle deviendrait championne d'arène un jour, elle avait l'air sûre d'elle et ses proches avaient l'air d'être sûrs qu'elle y arriverait un jour, de plus la ligue commençait à se mettre en place sur l'île, c'était peut-être un signe ? Et avoir un objectif égaye la vie et les ambitions en général... Finalement elle était fixée, il fallait qu'elle avance un jour où l'autre et au fond d'elle, Arisa savait que c'était maintenant.

Deux années étaient passées depuis ce soir la (elle est rentrée chez elle entre temps, hein ~) et comme prévu, avoir un objectif en plus de laisser passer le temps lui rendait une certaine joie. Pas au point de ramener l'ancienne Arisa transpirant la joie de vivre, mais suffisamment pour la sortir de sa dépression et ramener au passage la proximité d'Arisa et sa mère. En deux ans elle s'était suffisamment entraînée pour pouvoir rejoindre l'élite encore quelque peu instable des dresseurs de Nathyria, avec une spécialisation des plus évidente de sa part vers le type Ténèbres. Et d'une certaine façon, la vraie vie d'Arisa commençait à peine.